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…faut dire que six mois dans les montagnes, à vivre seul au rythme des trappes, ne rendaient pas ces bougres de trappeurs très loquaces.

Malgré tout, les descentes en ville pour vendre ou troquer leurs fourrures contre des denrées de première nécessité étaient l’occasion pour ces solitaires de prendre du bon temps.

Pendant ces périodes, les saloons ne désemplissaient pas !

Jour et nuit ces lieux, que les bigotes qualifiaient d’enfers tant fumés et bruits s’échappaient de leurs portes toujours ouvertes, les accueillaient à grand renfort de musique et jeux en tout genre.

Le vieux Sourdough y avait, lui aussi, quelques années plutôt, noyé tout l’ennui de sa vie de reclus.

Combien des parties de poker y avait-il joué, de quantité de bourbon l’avait fait rouler sous sa table.

Et c’est ivre d’alcool et d’envie de vivre qu’il finissait la nuit, le visage blotti entre les deux lolos d’une danseuse.

Aujourd’hui le temps avait usé ce vieux bougon, et c’est sans regret qu’il passait devant ces établissements.

A peine esquissait-il un sourire, aussitôt balayé par un haussement d’épaule.

Son attention du moment était toute entière portée vers autre chose !

Le nez collé contre la vitrine d’un magasin général, Sourdough n’avait d’yeux que pour cette

Maîtresse de fer de 36 cm toute en rondeurs.

C’était décidé, il la ferait sienne dès qu’il aurait vendu la totalité du produit de ses chasses.

Par ses généreuses mensurations, la future maîtresse de fer de Sourdough saura lui rappeler sa présence : 5cm au plus large, 9mm au plus épais et un manche en if/cuir rouge de 13,5cm.

La râpe de maréchal ferrant d’où est tiré le couteau a gardé une grande partie de ses picots ; un détail qui n’a pas échappé au vieux trappeur…